Sépulture N Soldats Russe/Italien/anglais dans Nassogne



Le Cercle Historique de Nassogne , « Terres entre Wamme et Lhomme » no 15 évoque ces sépultures.
Pour Mochamps, consulter les no 15 et no 17.
Et les recherches de Stéphane Herin.
Dans le « Terres entre Wamme et Lhomme » no 28 de décembre 2017, Rik Verhelle nous parle des sept aviateurs mort à Nassogne le 17 avril 1943.
En 1828, le hameau de Mochamps est séparé de la commune de Nassogne pour être rattaché à celle de Tenneville, nonobstant le rapprochement géographique avec Nassogne. Le bois des Houlles est sur la commune de Nassogne.

À Mochamps, au cours des deux guerres, y est établis un dépôt de munitions allemand. En 14/18, des prisonniers italiens furent remis aux Allemands par les Austro-Hongrois, pour remplacer les prisonniers russes libérés suite au Traité de Brest-Litovsk ( Paix fin 1917 entre les Communistes russes et l’Empire Allemand). Ils étaient mis au travail pour entretenir les voies ferrées, les retranchements militaires et la manutention de munitions. http://www.g1914-18.com/caporetto.html

Le mémorial (cénotaphe) des aviateurs anglais est renseigné par un panneau sur la route allant de Nassogne à Champlon-ardenne.

Les tumulus du soldat russe et du soldat italien se trouve après le hameau de Mochamps dans une zone naturelle protégée.
La Croix en bois du soldat russe est prorogée par un auvent en zinc sommé d’une fleur de lys.
Ces soldats, prisonniers dans un camp à Mochamps, furent fusillés alors qu’ils tentaient de s’évader, le Russe en 1917, l’Italien en 1918.

Histoire : « Le samedi 17 mars 1917. Ferdinand MARCHAL, arpente le domaine forestier dont il est le garde. Il fait froid. Un épais brouillard stagne dans la vallée de la WAMME, inondant la plaine de MOCHAMPS. Sur les fanges toutes blanchies de givre plane un silence lugubre.
Le silence? De vagues rumeurs semblent pourtant parvenir du côté de Mochamps. Ferdinand Marchal s’est arrêt. Il écoute et observe. Les rumeurs paraissent s’amplifier. Cela devient des ordres, secs, étranges dont la distance atténue beaucoup l’intensité. Et cependant les bruits se rapprochent. Là-bas un homme a surgi. Un homme en haillons, qui trébuche avant de reprendre sa course. Mais est-ce encore une course. L’homme, un prisonnier visiblement traversé la clairière et disparaît, happé par le brouillard qui stagne dans la vallée. À peine le fuyard est-il fondu dans la brume, que d’autres silhouettes apparaissent, en uniforme gris, l’arme au poing. Eux aussi, ils suivant la vallée de la Wamme en courant. Bientôt, Ferdinand MARCHAL ne les distingue plus. Puis c’est le silence, un silence effrayant. Et puis soudain, ces coups de feu. Ils ont claqué dans la brume et résonnent dans la vallée dont les versants répercutent longuement Les Échos. À nouveau le silence, plus lugubre encore que tout a l’heure. Du brouillard émergent alors peu à peu les soldats qui remontent vers Mochamps, l’arme à la bretelle. Sur un tapis de mousse et de bruyère gisait le soldat russe, prisonnier évadé. Mandé par les autorités allemandes, l’abbé JARADIN, curé à LANEUVILLE, monta à Mochamps avec deux enfants de chœur : Gaston Joris et Firmin Collard. Face au tertre élevé dans l’enceinte même du camp, eut lieu l’office funèbre auquel assistèrent quelques gardiens et quelques Russes. Ces derniers façonnèrent pour leur compagnon de misère, une croix surmontée d’un auvent.

Histoire : «  le 30 juillet 1918, Antonio Gotti, 33 ans, aurait voulu s’évader selon certains. Selon d’autres, rongé par la maladie et épuisé.
Le prisonnier Italien fut enterré à droite du Russe, face à la grande plaine de Mochamps au bout de laquelle, lui aussi, peut-être, avait cru que commençait la liberté.

Les corps sont-ils toujours là? Aucun permis d’exhumer n’est mentionné. Dans la séance du 14 juin 1925 où « Le conseil accorde une concession gratuite (2x6m2) dans le cimetière de LANEUVILLE pour deux soldats étrangers ( un Italien, un Russe) morts et enterrés à Mochamps pendant la guerre ». Pour que ces croix gardent leur signification, sans doute est-il heureux que ces transferts n’aient jamais eut lieu.
Flammes et tisons INFO 2000 octobre 1994; commentaires de Firmin Collard né à LANEUVILLE en 1908.
Firmin-Joseph-Gilles COLLARD, l’enfant de chœur est né à Laneuville-au-Bois le 11/03/1908, s’est installé en Lorraine française où il a fait carrière en tant qu’ingénieur. Il est décédé à Longwy à l’âge de 88 ans.

Contés par Georges Pecheur dans « Saint-Hubert et ses villages ». Autorisation du « Piconrue, Musées de la grande Ardenne » Bastogne : cinq souvenirs des guerres accrochés à Mochamps :
# L’affaire de la barrière Mathieu (août 2014) : Quand l’artillerie allemande venant de Champlon en Ardenne arrive à la barrière Mathieu, elle trouve la route encombrée d’arbres abattus. Le bourgmestre Jacoby réquisitionne une quinzaine d’otages pour dégagés le passage. Un travail harassan, sous un soleil cuisant, et la menace des armes. La chaussée dégagée, les outils de ces braves se retrouvent au fond d’un puits voisin; ensuite, à coup de crosse, les hommes sont contraints de rester à plat ventre en bordure de la route, pendant tout le temps que le charroi et les chevaux passent deux pieds de leur tête. Pourtant ils échappent à la fusillade grâce à l’un d’eux qui bredouille quelques mots a un officier allemand compréhensif.

#La prise en charge de soldats français (1914-1915) : au lendemain des batailles de Maissin des 22 et 23 août et de Luchy, des soldats français coincés entre les belligérants cherchent leur salut dans les bois de Saint-Michel. Le garde forestier Delrue d’Awenne en prend cinq en charge et l’est confie à un sabotier de Laneuville qui s’en charge de les mettre au travail dans les bois, de les héberger dans une hutte en pleine forêt, de leur procurer des vêtements et nourriture avec la complicité discrète des Môtchanis et du fermier de Saint-Michel. Plusieurs mois d’hiver s’écoulent avant que l’on ne leur procure des papiers leur permettant de s'intégrer dans une filière. Quant au fermier Adolphe Brébois et au garde privé Joseph Paquay de Saint-Michel, ils sont deportés en Allemagne pour avoir secouru des soldats français

# Les évadés d’un camp de prisonniers (1914-1918) : à quelques encablures de Mochzmps, se dresse un camp allemand cerné de barbelés avec deux baraquements pour plus de cent prisonniers russes et italiens, et un baraquement hors clôture réservé aux Allemands. Les prisonniers gagneront chaque jour la forêt pour y couper des hêtres, charger les grumes sur des wagonnets, enfin sur les wagons du tram à destination de Marloie.
Un jour deux prisonniers russes s’évadent, cherchent refuge à Awenne et disparaissent subitement peu après.
Le 17 mars 1917, un troisième russe s'évade. Pris en chasse et tué par une balle, il est enterré dans le camp même.
Le 30 juillet 1918, on retrouve un prisonnier italien mort. Évadé ? Épuisé ? malade?
La guerre terminée, un petit enclos situé à 800m. de Mochamps, en bordure de la route de Feys de Luci, accueille les tombes et les deux croix façonnées par leurs amis. Un enclos aujourd’hui restauré, toujours bien entretenu devant lequel, dans les années 1930, vient s’incliner le roi Albert.

# Un Halifax dans la sapinière des Houlles (avril 1943) : le 17 avril 1943, vers quatre heures du matin, un bombardier canadien touché par un chasseur allemand s’abat en feu à 1500 mètres environ de Mochamps, dans une sapinière des Houlles.Un mémorial marque l’endroit de l’impact. Les sept membres d'équipage sont morts. Six corps gisent dans l’appareil calciné ; le septième est retrouvé dans un coupe-feu près de son parachute.

# La poudrière de Mochamps et son dépeçage (1943-1945) : dans cette région déclarée zone militaire depuis 1943, les Allemands avaient amassé un énorme arsenal de guerre disséminé sous le couvert forestier. Pour le gérer, un camp de prisonniers russes avec des relents de vexations et d'inhumanités. À l’été 1944, avant de se retirer sous la pression des Alliés, les Allemands conçoivent l’odieux dessein de tout faire sauter, de quoi transformer Mochamps en un petit Verdun. Les habitants du hameau ont la frousse de leur vie, quand l’ennemi leur intime l'ordre de quitter précipitamment les lieux, ce qu’ils font la mort dans l’ame,na près avoir obtenu un petit sursis.
Le sinistre projet de mise à feu des stocks échoue. Il est retrouvé quasi intact lors de l’offensive von Rundstedt. Pour quelques semaines seulement. Les Allemands partis définitivement, le contenu des dépôts est pillé par les gens des villages environnants et emporté avec camions, chariots, charrettes, tombereaux, vélos,... au mépris de toutes règles de la plus élémentaire prudence. Georges Francois de Forrieres fut touché mortellement par une explosion. Même rapt ou pillage, au même moment dans les scieries de guerre installées par les Canadiens et les Américains dans les bois de Saint-Michel.

En 1998, Georges Pecheur ( Forrières ), dans « Awenne, aux portes de l’Ardenne » nous livre les « Batailles aériennes » pp 285-287 :
De nombreux combats aériens eurent lieu durant toute la guerre au-dessus de notre région. On se souvient particulièrement de trois bombardiers qui tombèrent en flammes non loin d’Awenne en semant un vif émoi parmi la population.
-) Le 20 mai 1942, à 1h19, en pleine nuit, un avion en flammes du Squadron 76, touché par un chasseur de nuit allemand aux environs de Wavreille, s’approche d’Awenne en perdant de l’altitude. Va-t-il s'écraser sur les maisons? Le pilote, Wilhelm Herget, évite de justesse la catastrophe. Le Halifax qui avait décollé de Middleton Saint George la veille à 22h35, s'écrase dans un de nos terrains cultivés au Champ Saint Martin puis explose. Les sept membres de l'équipage qui ont sauté seront faits prisonniers et envoyés au Stalag Luft 3,4 et au camp 357.
La déflagration a éveillé tout le monde. Dans un carnet d’Achille Charon ( TWL n°19 ) - dont la maison était distante d’environs six cents mètres -, on trouve cette annotation : «  la nuit du 19 au 20 mai 1943, un avion ayant tombé champ Saint-Martin, j’ai eu la fenêtre d'écurie brisée, 3 m2 de toiture enlevée par les éclats d’une bombe ». Pendant plusieurs années, pas un brin d’herbe, pas un épi n’a poussé dans cette terre calcinée.

-)dans la nuit du 16 au 17 avril 1943, un Halifax II DT 752 du Squadron 408 de la Royal Canadian Air Force a décollé de Leeming dans le Yorkshire avec pour objectif Pilsen en Tchécoslovaquie. Il faisait partie d’un raid de 327 appareils dont 36 seront perdus.
À 4h08, ce bombardier est abattu par l’Oblt Meister et l’Uffz Forke de la NJG basée à Florennes et s'écrase dans une sapinière au lieu-dit Les Houlles, non loin de Mochamps. Près des débris, on retrouvera les restes de six membres d’équipage : le Flying Officer Joseph Sergent R.L., pilote (26ans), le sergent Hill Geoffrey M., navig.-bomb., le sergent Cockx Frank R., navig.-bomb. (20ans), le sergent Machell Harry G., mécan. de bord (22ans), le sergent Heming Cécil D., mitr. (21ans), le sergent Gargrove Donald F., mitr. Ils sont inhumés au cimetière militaire de Héverlée.
On découvrit le cadavre du septième membre d'équipage par la suite. Il s’agit du Sergent Kwasney Wilhiam, mitr. (21ans), qui fut enterré lui à Florennes.
On raconte que l’impact fut tel que les Allemands ne purent récupérer les moteurs du bombardier tant ils étaient profondément enterrés dans le sol.

-) À la mi-août 1943, en pleine nuit, une vague de 457 avions prend pour cible Mannheim. Six Halifax et trois Lancaster ne rentreront pas.
Un des bombardiers viendra s'écraser peu avant une heure du matin au sud-est d’Awenne à l’endroit communément appelé « Le dessus du bois ». Il appartenait au Squadron 405 de la RCAF avec à son bord sept membres d'équipage qui périrent tous.
Ils sont inhumés au cimetière communal de Florennes : le lieutenant Gray Kenneth, pilote, le sergent Middelton Allan, navig., le sergent Evans James ( bomb.-aimer), le sergent Black Douglas ( Flight-eng.), le sergent King Henry ( Wir-op Air), le sergent Hanna James (Air/, gunner), le sergent Piekering Charles ( Air/gunner).
Les curieux qui affluèrent bientôt tombèrent sur un spectacle apocalyptique. Freiné par les arbres fracassés par sa chute, le bombardier a creusé une large et profonde tranchée dans le sol sur plusieurs dizaines de mètres puis a explosé. Vision navrante! Des lambeaux de chair et de vêtements pendaient aux arbres, sinistres oripeaux d’une machine de guerre infernale.
Le bourgmestre Georges Noël réquisitionna alors des cultivateurs d’Awenne - Joseph Jacquemin, Théophile Gatin, Jules Pècheur, Joseph Noël, Eugène Folie, Jules Folie...- pour débarder où transporter les débris et les amonceler le long de la route Grupont-Saint-Hubert, chacun ayant l’obligation de prester une demi-journée de travail.
Plus tard, avec la charrette à main d’Alphonse Guillaume, Jules Gouverneur, garde-champêtre - fossoyeur, et Georges Collin, amenèrent sur place une croix récupérée dans l’ancien cimetière d’Awenne pour commémorer le tragique événement.


Type(s) de sépulture
Autre type ?
Matériaux Petit-granit (Pierre bleu)|Bois
Autre matériaux ? Tertre de terre
Aspect visuel Bon
Aspect légal
Sépulture Intérêt Historique Locale Historique|Social|Technique|Paysage
Architectural
Fonction sociale Prisonniers / aviateurs
Aucune inscription sociale Non défini
Inhumation avant 1945 ?
Combattant 14-18 Non
Combattant 40-45

Epitaphe

- Mars 1917. Soldat russe prisonnier fusillé lâchement par les Allemands le 17/3/1917

- Soldat prisonnier Italien Gotti Antonio 2/11/1884 - 30/7/1918. Matr 33951.

- Mémorial anglais : À la mémoire de deux aviateurs anglais tombés ici le 17/5/1943. RIP. Cénotaphe. ( En fait, il faut lire : sept aviateurs - le 17 avril 1943. Source : Georges Pecheur, « Awenne, aux portes de l’Ardenne » )

Liste des noms indiqués sur cette sépulture


Nom Né le Décédé le
Aviateurs Anglais 17/04/1943 !!
Gotti Antonio 02/11/1884 30/07/1918 à 33ans
Soldat Russe Mars 1917

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