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1920-2020
100 ans - 1 siècle
À l’époque, afin de rendre hommage aux héros de la grande guerre 1914-1918, Nassogne fait appel à l’artiste Mercédès Legrand où certains membres de sa famille résident. Le monument aux morts sera inauguré, sous une pluie diluvienne, le 5 septembre 1920.
Une plaque commémorative viendra se rajouter à l’oeuvre en reconnaissance des victimes de la guerre 1940-1945.
Pour marquer cet anniversaire séculaire, le Musée du Mont-de-Piété de Bergues en France fait l’aimable proposition au Famenne et Art Museum de Marche-en-Famenne de mettre à leur disposition quelques œuvres de Mercedes Legrand. ( Nassogne est à 10km de Marche-en-Famenne)

À ce jour, le monument aux morts de Nassogne est la seule sculpture connue de Mercédès Legrand.
Remarquable à double titre car le seul conçu par une femme, et la première représentation d’une figure civile confrontée à la dépouille d’un soldat ( époux? fiancé ? frère ?)
Artiste belge , épouse, mère, aux multiples dispositions : outre la sculpture, la peinture, les émaux et l’écriture . L’essentiel de sa carrière se déroule de Paris à Limoges et Avignon.
Après l’obtention de son diplôme, elle sculpte l’oeuvre pour Nassogne. Elle rencontre Roger Van Gindertael à l’academie, co-fondateur de la revue Hélianthe. Il se marient en 1921. Tandis que ses peintures sont exposées au Salon d’art religieux moderne à Anvers, elle collabore à plusieurs journaux dont «  La Terre Wallonne ». Elle se rend à deux reprises à Paris où elle côtoie divers peintres notamment à l’occasion de la décoration du bal de l’association d’aide amicale aux artistes.
Mercédès Legrand donne naissance à Jean-Michel en 1924 à Bruxelles.
Elle expose encore à Paris et Bruxelles. Ils s’installest à Paris en 1925. Mercédès réalise des illustrations à destinations des journaux. Ses rencontres la lient d’amitié avec d’autres artistes peintres et auteurs.
Parallèlement à ses peintures, elle écrit des poèmes rassemblés dans le recueil « Harcajo » édité à Bruxelles
Le couple Legrand-Van Gindertael se sépare en 1927.
En 1928, plusieurs poèmes sont compilés et publiés dans « Géographies »
Mercédès se consacre à la traduction de textes espagnols. Une première exposition personnelle lui est dédiée à la galerie « Fermé la nuit ».
Elle épouse Edmond Kayser et de leur union naît Marie-Claire en 1929.
Edmond Kayser obtient le poste de directeur de l’Ecole des Arts décoratifs et d’un Musee Adrien Bouché de Limoges. Mercédès s’initie à la technique des émaux et à la céramique. Le centre de diffusion artistique et littéraire belge à Paris expose son travail en 1939.
L’adoption par le Régime de Vichy d’une loi sur le statut des juifs en 1941 contraint Edmond Kayser à la démission et au départ de sa famille pour la région lyonnaise avant qu’elle ne s'établisse à Avignon.
Mercédès poursuit la production d’emaux afn de subvenir aux besoins de la famille. Le couple s’intègre à la vie artistique locale en participant à la Société des indépendants d’Avignon.
Elle expose encore en 1941 et 1943 au Salon du sud-ouest à Lyon avant de tomber malade des suites de l’absorption des vapeurs d’acide utilisées lors de la conception des émaux. Elle décédé le 17 juillet 1945.
Source Famenne et Art Muséum. Le conservateur du Musée Thibaut Cassart.